mardi 13 mai 2014

COMPTE RENDU de la REUNION D'INFORMATION DU MARDI 6 MAI

à l'invitation du Délégué aux Transports au Conseil régional Jean-Yves Petit, vice-Président du Conseil régional,
accompagné de Jean-Claude Alberigo, chargé de mission, du député européen Karim ZERIBI (EELV – Europe Ecologie Les Verts), Annabelle Jeager, attaché parlementaire de l'eurodéputé Michelle Rivasi
Accueillis par le maire de Breil dans la salle Sainte-Catherine.
Une trentaine de participants, dont :
- des représentants de RFF et de la SNCF, dont la responsable de la ligne Laurence MORETTI
- des associations de défense de la ligne, les Amis du rail, le Comité Ligne de vie Nice-Tende, le Comitato ferrovie locale di Cuneo, le GIR-MARALPIN, Roya Expansion Nature, une des guides-conférencières de Créative Riviera (du train des Merveilles) qui représente aussi, en tant qu'adjointe à la culture et au tourisme, la maire de Sospel...
- des élus italiens, dont le Conseiller régional et député ligure Sergio Scibilla

L'absence des maires, adjoints et conseillers municipaux de Saorge, Fontan, La Brigue, Tende (à l'exception de Mme Tomasini) est vivement regrettée, ainsi que celle des représentants de la métropole niçoise, impliquée à plusieurs titres, et de la CARF, dont la Roya fait partie... notamment sous la compétence Transports (hors TER, qui relèvent du Conseil régional).
Cette réunion fait suite aux différentes tables rondes de travail sur la ligne qui s'étaient déroulées à Cuneo, et semblent ne plus pouvoir y être organisées, les conseils de province ayant été supprimés.
« L'objectif était de faire le point après la réouverture partielle de la ligne le 11 avril :
1) Point sur les travaux concernant la falaise de Bon Voyage, et perspectives de réouverture totale de la ligne
2) Démarrage de la saison du Train des Merveilles
3) Travaux de sécurisation de l'infrastructure ferroviaire afin de retirer la limitation de vitesse à 40 km/h, et état des négociations franco-italiennes
4) Pérennisation et développement de la ligne : financement CPER, aides européennes, nouvelle gouvernance (Groupement Européen de Coopération Territoriale) »
M. Ndiaye, représentant RFF, annonce les opérations de microminage de la falaise de Bon Voyage, devant déterminer grosso modo la durée des travaux avant réouverture de la ligne (annoncée sur un délai allant de fin juillet à septembre), pour le 28 mai.
Or, nous avons appris depuis, de source officielle, que ces travaux de microminage sont reportés au 18 juin, suite aux résultats de forages récents (pas plus de précisions pour l'instant), cela décale les travaux d'autant...
RFF annonce qu'ils ne seront en mesure de donner un planning fiable vers la réouverture de la ligne qu'après ces travaux de microminage.
Le matin même une réunion s'est déroulée en visioconférence entre la région Piémont, Trenitalia, et la SNCF, sur les horaires 2015 :
Les 4 courses Inter-cités qui devaient être basculées initialement de la ligne Turin-Gênes sur la ligne Cuneo-Vintimille aux environs d'avril-mai  ont été réduits à ... 2 allers-retours, et en 2015 seulement !!! (cherchez l'erreur...) La Région Piémont et Trenitalia étant décideurs. Nos amis du Comitato étaient effondrés.

Le ralentissement à 40 km/h imposé par RFF, qui rallonge les temps de parcours de 20 mn, diminue de beaucoup le nombre de sillons possibles. 2 personnes demandent si une étude a été faite pour déterminer le nombre de sillons que cela supprime de facto ; pas de réponse, apparemment cela n'a pas été calculé.
Germain Nallino (Amis du rail) et René Dahon soulèvent la question chacun à leur manière du fait que la limitation est appliquée de fait sur presque toute la ligne dans la Roya, alors qu'il y a essentiellement 3 parties réellement dangereuses (G. Nallino). Il est répondu que ce n'est pas gérable par les conducteurs d'accélérer et de décélerer à plusieurs reprises.

M. Ndiaye pour RFF, qui a déjà expliqué longuement l'historique de l'éboulement de Bon Voyage et qui s'est fait vivement tancé par un élu de Breil qui lui a demandé de ne pas servir sempiternellement le même discours langue de bois qui ne prend pas en compte le vécu des usagers, explique l'historique des heurts et malheurs de la ligne Breil-Tende, non-paiement par les Italiens depuis 2012, relevé par RFF de 3 zones de travaux urgents de sécurisation sur Breil-Tende etc. Pour en arriver à dire cette chose étrange :
Pour la SNCF et RFF, la Convention de 1970 ne peut être valide, puisqu'à l'époque ces deux établissements n'existaient pas... !!! Mais alors, où est le problème ??? Ce n'est pourtant pas ce que dit M. Rapoport lors de son entretien dans Nice-matin début avril, puisqu'il sous-entend que la portion Breil-Tende ne saurait faire partie de son Plan Marshall puisqu'elle relève de cette fameuse Convention, soit les Italiens doivent d'abord payer, et on verra après... D'autant plus « après », que, M. Ndiaye nous le confirme à nouveau, RFF n'aurait dans tous les cas pas les moyens humains d'effectuer ces dits travaux avant 2 ans, même s'ils étaient budgétisés !!!
Il argue qu'au niveau national la programmation des travaux chez RFF se situe à 2 ans.
Il nous montre cependant qu'une convention de financement a été faite entre RFI et le ministre des Transports M. Cuvillier, et finit par reconnaître qu'il s'agit bien d'une décision politique « des hautes sphères » d'activer ou pas cette convention et la budgétisation des travaux. Que si cette décision était réellement prise, il pourrait être fait en sorte de passer outre ce manque de moyens humains pour les travaux.
Il est posé par M. Petit, et une autre personne, la question des péages que RFF a malgré tout encaissés jusqu'en 2012 (28 millions), et de ce qu'ils sont devenus – pas de réponse.

M. Scibilia termine sur un discours spécifiant que le noeud du problème est bien politique et diplomatique. Nos amis italiens remarquent que son partie fait partie du Gouvernement.

La réunion se termine avec M. Zeribi, qui était resté à l'écoute jusque là. Il reprendra ses propos dans la réunion suivante : frappé du cas d'école que cette ligne et, de ce fait, les vallées Roya et Vermenagna, représentent pour l'Europe ; autant dire que si l'on n'arrive pas à faire vivre cette ligne dans un cadre européen comme un GECT, cela signifierait un aveu d'échec pour l'Europe. Il évoque les participations financières européennes conséquentes qui pourraient être apportées dans un tel projet (comme l'avaient déjà fait M-C Vergiat et F. Alfonsi), sachant que, de plus, les fonds du FEDER (Fonds Européen de Développement Régional) seront directement gérés par les Régions à compter de 2015. Il a confiance dans les possibilités de souffle nouveau et d'espoir que cela peut apporter à notre ligne transfrontalière... une fois réglés les problèmes d'interruption de circulation, et de ralentissement majeur.
M. Petit finit en concluant sur un ton assez positif, qui nous laisse quelque peu dubitatif : Nous reconnaissons pleinement sa constance à soutenir cette ligne contre les mauvais « coups de sort », mais ne faudrait-il pas revenir sur ces mauvaises volontés politiques plus qu'évidentes de part et d'autre de la frontière ? Que signifient-elles ? La lucidité n'empêche pas la lutte. Peut-être appréhende-t-il notre découragement, qu'il voit à l'oeuvre chez nos amis italiens, où, par exemple, actions, réunions publiques, pétition avec plus de 22000 signatures authentifiées par pièce d'identité ne changent rien...

Réunion publique dans le cadre de la campagne des européennes d'Europe Ecologie Les Verts.
La réunion suivante a un public beaucoup moins fourni, une vingtaine de personnes :
C'est dommage, car ce fut une réunion d'échanges, avec beaucoup d'écoute, très intéressante, d'une très bonne tenue.
M. Zeribi a répondu à des questions sur le fonctionnement même de l'Union européenne et de ses différentes institutions, développant le fait que depuis peu les parlementaires européens ont la capacité d'infléchir, voire de récuser la politique menée par le Conseil européen (non élu, membres désignés par les Etats).
Il avait commencé d'évoquer la réforme ultralibérale du système ferroviaire avec le 4ème paquet, qui doit être voté en juin, il parle de 4 points essentiels, mais n'aura le temps de n'en évoquer qu'un.
Une personne qui travaille selon des horaires difficiles au CAT de St-Dalmas dénonce avec véhémence ses conditions de vie insupportables depuis qu'il n'y a plus le train correspondant à ses horaires et qu'elle est obligée de faire du stop.
Sont évoqués aussi ce que tout un chacun connaît bien, non seulement aucune harmonisation dans la tarification entre la France et l'Italie, mais aussi une méconnaissance de part et d'autre des lieux de destination voisins dans l'autre pays et une incapacité à donner un tarif, variable d'un voyage l'autre.
Où il est à nouveau question d'Europe...
Il nous explique qu'un député européen peut accueillir jusqu'à 150 personnes dans le cadre de la présentation et la défense d'un projet devant le Parlement ; qu'il faut que nous apprenions, nous les associations de défense de la ligne et les élus de la vallée, à faire du lobbying ; que cependant la mairie de Tende a su présenter certains projets à Bruxelles, dans le cadre d'un regroupement des maires de communes frontalières.
Il reste à travailler, se regrouper, agir, ne pas lâcher...

Résumé succinct réunion 6 mai à Breil Ligne Nice Tende Cuneo par "les Amis du rail"

Une réunion parmi tant d’autres à Breil pour faire le point de la ligne.
Reçus par le maire de Breil André Ipert, l’organisateur J-Y Petit vice-Président région PACA accompagné du député européen Karim Zeribi,  en présence du Conseiller régional et député ligure Sergio Scibilla, d’élus municipaux, de la SNCF et RFF. Nous retiendrons une bonne participation de la population et associations (Comité Tende, Gir Maralpin, REN, Créative Riviera, Amis du Rail etc.).
Les travaux de sécurisation de la falaise de Bon Voyage
Ils avancent à leur rythme. Le 1er tir de mine  prévu le 21 mai est reporté au 28 mai pour des motifs d’évacuation de la zone, un millier de personnes et surtout les élèves du groupe scolaire. Pour les dates de reprise de la circulation des TER au départ de Nice, rien de nouveau. La logique veut que les effets du tir de mines définissent les temps d’intervention des entreprises : construction du merlon (mur de soutènement), retrait des déblais et remise à niveau de la voie : prévision de la circulation des TER fin août mi-septembre nous en saurons plus courant juin...
Sur les problèmes horaires la grille actuelle est la bonne avec la circulation des TER entre Drap et Tende. Je précise que si nous avons des TER sur la ligne c’est bien grâce aux interventions des populations, élus, associations le 8 mars à Drap et Nice qui ont été déterminantes.

Le Train des Merveilles circule entre Drap et Tende.
Nice > Drap en car : départ de Nice 8h 50.
·       les week-ends et jours fériés le mois de mai
·       tous les jours du 1er Juin au 30 septembre,
·       les week-ends le mois d’octobre
En seule réservation pour les groupes de touristes, mais accessible normalement pour les usagers de la ligne avec la tarification TER.

Sur la partie supérieure Breil Tende longue de 47 km maintien du 40 km/h. Malgré une demande de sérier les sections dangereuses des autres plus saines qui permettrait un gain de temps de 10’, RFF réaffirme une impossibilité. Nous restons sceptiques sur la réponse.
Sur le financement des travaux rien de nouveau, les États italien et français sont muets…C’est la réponse que nous a fait le préfet le  6 mai en nous présentant pour la énième fois la situation de la ligne et l’attente du versement de la contribution italienne prévue dans la convention de juin 1970.

Après un débat avec le député européen sur la problématique ferroviaire et les possibilités d’intervention de l’Europe, la conclusion de J-Y Petit.
Conclusion
1/ Prolongement du train des Merveilles jusqu’à Limone correspondance Cuneo> Turin,
2/ constitution d’un groupe de travail avec les 3 régions : Paca, Piémont et Ligure pour définir l’avenir de la ligne que l’on souhaite et les conditions de son exploitation sans omettre d’y intégrer les moyens européens –
3/ définir un budget de 80 M€  pour la ligne dans le Contrat de Plan 2016/2022

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